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Dans la revue Nouvel Âge numéro 7 de Juillet 1931, Flavia Léopold présente la première édition de cet ouvrage de Magdeleine Paz. Et, lui, le poète martiniquais, attentif à la question de l’esclavagisme, du racisme, salue le mérite de Magdeleine Paz qui est « de provoquer la colère du lecteur en montrant l’homme blanc prisonnier de l’intérêt le plus sordide ». Il est en effet nécessaire de porter le regard « du côté de la chair méprisée et sanglante ». L’autrice a su « voir clair dans l’époque et s’échapper par la générosité d’une vision qui se refuse à toute duperie, aux chausse-trappes de l’égoïsme ». Le lynchage avait toujours cours en Amérique...
Magdeleine Paz, au-delà de ses appartenances politiques (libertaire, féministe, syndicaliste révolutionnaire, communiste, membre de l’opposition de gauche trotskyste, socialiste) a publié de nombreuses enquêtes, reportages sur le colonialisme, milita pour la défense de Victor Serge, contre la guerre et l’antisémitisme. Elle n’a pas ignoré la situation des travailleurs immigrés, le combat pur le droit d’asile. Des thématiques qui demeurent malheureusement d’une terrible actualité.
En annexes une notice biographique, une liste exhaustive des traductions de Magdeleine Paz établie par Jean-Paul Morel.


Devenu célèbre grâce à L’Hôtel du Nord, chef-d’œuvre adapté par Marcel Carné au cinéma, Eugène Dabit ne s’est pas contenté de porter son regard si singulier sur le petit peuple de Paris. En 1935, il s’est aussi penché sur le destin de celles et ceux qui habitent dans la grande banlieue, cette zone verte jusqu’alors épargnée par la ville. C’est là-bas que Leguen, peintre en lettres au chômage, se rend à la veille du 1er mai pour cueillir du muguet. Moins par nécessité que par besoin de se sentir libre. Libre de vivre comme bon lui semble, au rythme de la nature, et non plus comme un travailleur citadin anonyme. En chemin, il fera la rencontre des tenanciers et clients d’une auberge apparemment ordinaire… sans se douter des drames qui s’y dérouleront et que l’auteur, qui a mis dans cet ultime roman beaucoup de lui-même, expose avec un humanisme poignant.


Personne n’a parlé de la misère comme Neel Doff : ce livre la fera découvrir dans les différents registres qu’elle utilisa à travers toute son œuvre pour exorciser son insoutenable enfance : on y trouvera des échos et des prolongements à ses récits autobiographiques dans Le Grelotteux, J’entre en condition, Un lapin ; on aura de très beaux exemples de son talent de romancière avec Stientje et Abnégation, longues nouvelles où le tragique de l’intrigue a pour décor un quotidien rude et âpre restitué avec une minutie d’ethnographe ; Le lupanar révélera une fulgurante conteuse ; Un soir Mina m’emmena, l’observatrice amusée des "mauvais lieux" ; Maria, présentera au lecteur la "bonne dame" que fut Neel Doff dans la partie heureuse de sa vie. Enfin, Lyse d’Adelmond, conte énigmatique très différent des autres, dévoilera en filigrane ce qui, malgré l’acquisition d’une certaine aisance, la hantera tout au long de son existence : la misère, mais aussi la puissance de l’argent, la domination masculine, la force des sentiments. Ce livre fut le second qu’elle publia : on remarquera combien son style est étonnamment libre et direct et combien il continue à nous toucher profondément, plus d’un siècle après la parution de l’ouvrage.


Née en Hollande d’un garçon d’écurie et d’une dentellière, Neel Doff (1858-1942) dut travailler dès l’âge de huit ans. Jeune modèle, sa rencontre avec Fernand Brouez, fondateur de La Société nouvelle, la sort de la misère. Fernand Brouez fait son éducation, l’épouse mais meurt à trente-cinq ans. Restée seule, Neel Doff publie des ouvrages autobiographiques, puis elle s’éloigne de ce genre pour décrire avec humour, dans Elva, la vie d’une petite bonne délurée, et avec un sentiment mêlé de révolte et de pitié, tout au long d’une nouvelle plus longue, Dans nos bruyères, l’enfance et l’adolescence de Thyske, dixième enfant de paysans pauvres, vivant en Campine, dans les premières années du XXe siècle. Mis à l’écart pour ses cheveux roux, écœuré par la manière dont les animaux sont maltraités, Thyske, d’esprit vif et de cœur sensible, détaché de son entourage, se réfugie dans l’amour de la nature. Neel Doff avec ces deux portraits attachants, confirme ses dons de narratrice émouvante autant qu’observatrice.


Entre Amsterdam et Bruxelles, la petite Keetje raconte le quotidien d’une famille pauvre de neuf enfants. Dans ce conte cruel, digne de ceux des frères Grimm ou de Perrault, aucun prince charmant ne vient lui demander sa main – c’est plutôt la prostitution qui l’attend. Pas de monde enchanté chez Neel Doff, mais un récit par petites touches réalistes de son enfance, qui se transforme au fil des pages en peinture de la misère au XIXe siècle.
Elle nous fait sentir, dans un style dépouillé mais doté d’une grande puissance d’évocation, sa détresse quotidienne, ainsi que les rares moments de bonheur partagés avec les siens. On a parfois comparé ses écrits à ceux de Zola, qu’elle jugeait pourtant trop « inventés » et « superficiels » pour décrire avec justesse le vécu du peuple. Sans doute qu’éprouver la misère au plus profond de soi est une condition nécessaire pour créer une œuvre aussi forte que la sienne ?
Après avoir manqué de peu le Goncourt en 1911 avec ce premier livre, Neel Doff, l’une des premières femme à avoir été en lice pour ce prestigieux prix, n’aura de cesse, le restant de son existence, de témoigner de ses malheurs d’enfant pour en préserver ses semblables.


Les dimanches de la rue Jacob, Léo Larguier, Éditions Plein Chant. 1er trimestre 2024. 188 pages. 18€.
Ce livre ne figure pas dans la collection Voix d’en bas des Éditions Plein Chant mais dans celle intitulée Anciennetés. Et c’est un ravissement, sachant que le titre est Les dimanches de la rue Jacob ou Le Bric-à-Brac De Littérature, d’Histoire, De Gastronomie, De Curiosités, de Peinture et d’Art. Nous sommes en présence d’un petit bijou, une invitation à un agréable voyage au royaume de la chine, en des lieux mystérieux, les arrière-salles de boutiques obscures, les quais de Seine, ceci en compagnie de trois amis qui arpentent perpétuellement cet univers en quête d’une trouvaille, un tableau de maître ignoré, une édition originale vendue pour une bouchée de pain. Cerise sur le gâteau, les déambulations de ces amateurs éclairés sont ponctuées de pauses dominicales culinaires qui font saliver le lecteur, preuve étant faite que nourritures spirituelles et terrestres se doivent de cohabiter harmonieusement. Les assiettes d’huîtres voisinent ici avec les références littéraires, la daube servie dans un vieille faïence de Rouen s’accompagne d’une exécution en bonne et due forme de Grimod de La Reynière, ce « goinfre médiocre » qui avait « prétendu qu’on ne devait pas admettre les femmes autour d’une table servie pour de vrais gourmets ». Au fil des pages nous côtoyons des libraires, des marchands, mais aussi l’ascète Spinoza, Rembrandt « en vieil artiste tourmenté », J-K Huysmans, Rabelais et tant d’autres, aussi les silhouettes anonymes du peuple multiple qui bat la chaussée lors d’une foire, qui hante les allées des Puces de Saint-Ouen. Une saine lecture, jubilation de l’esprit et ... des papilles. En annexe quelques indications sur l’itinéraire de Léo Larguier accompagnées d’une bibliographie sommaire.


Plein Chant 68. Été 1999, 144 pages, 11€.
Cet ancien numéro de la revue Plein Chant est passionnant, nous faisant découvrir un représentant de l’art brut, Émile Ratier, paysan, rescapé de la première guerre mondiale, et qui, vers les 65 ans se trouve frappé de cécité. Lui qui a toujours aimé travaillé le bois va alors se consacrer à la création d’œuvres artistiques. Cette démarche a lieu en marge, dans une remise obscure située dans sa ferme du Lot. C’est lors d’une visite fortuite, que Bernadette Bourrus, tisserande de la région, découvre ce travail. Cette femme qui connaissant l’activité de Jean Dubuffet en faveur de l’art brut, a immédiatement pressenti l’intérêt de cette création. Le bouche à oreille fit le reste et Dubuffet achètera une partie des œuvres d’Émile Ratier qui rejoindront la collection d’Art Brut logée à l’époque rue de Sèvres à Paris. D’autres créations seront présentées dans la capitale par Caroline et Alain Bourbonnais où ils ont fondé un espace dédié à l’Art Brut, « L’Atelier Jacob ».
Outre ce dossier cette livraison nous propose un bel article de Jérôme Radwan « Le Nouvel Âge d’Henry Poulaille et de Jean Tousseul » ainsi qu’une rubrique Voix d’en bas signée Philippe Geneste et Daniel Roy et des gravures de Raymond Ceuppens.


Le rire caché de Stig Dagerman, Claude Le Manchec, Éditions de l’Élan, juin 2023, 15€.
Dans Fragments revue de littérature prolétarienne N°8 Thierry Maricourt nous a proposé un article consacré à cet écrivain. Claude Le Manchec nous livre ici un essai qui revient sur l’œuvre de l’auteur suédois, sur son refus des alibis esthétiques dans le cadre de l’écriture. Dagerman avance en effet comme en équilibre précaire, sur un fil fragile, esprit éveillé, lucide quant à la réalité humaine, à l’affût de toutes les formes d’aliénation. Au fil des pages on appréhende les sentiments de Dagerman, ses aspirations à la conquête de l’autonomie individuelle, de la force collective et solidaire, son refus de tous les totalitarismes, appels qui cohabitent avec la conscience exacerbée d’une solitude profonde. Ce déchirement est-il à l’origine de son suicide un jour de novembre 1954?...
Cet essai constitue une invitation à découvrir les livres de Dagerman, et nous trouvons à la fin de cet ouvrage une bibliographie fort utile, les revues ayant traité du parcours de l’auteur de L’Île des condamnés.


Une rage de lire. Le jeune Michel Ragon, Thierry Maricourt, L'échappée, 2023, 16 €
Les éditions de l’Échappée nous propose ici un ouvrage de Thierry Maricourt, Une rage de lire, le jeune Michel Ragon. Ce livre nous retrace l’itinéraire de l’auteur de L’accent de ma mère, de son enfance vendéenne à son installation à Nantes, jusqu’à son arrivée à Paris en 1946.
Le parcours que retrace ici l’auteur se fonde sur une approche attentive des récits et romans de Michel Ragon dans lesquels il évoque ses premières années à Fontenay-le-Comte, à Nantes puis à Paris. Le texte qui nous est présenté alterne subtilement les propos de l’écrivain autodidacte et le récit construit par Thierry Maricourt. Cet itinéraire d’un môme venu d’en bas, une activité intense pour accéder à la connaissance, les lectures boulimiques, tant sur le plan littéraire qu’artistique, l’attrait pour la peinture, contient une dimension universelle dans laquelle tous les autodidactes se reconnaîtront.
2024 sera l’année du centenaire de la naissance de Michel Ragon, aussi ce livre est une invitation à découvrir la personnalité d’un écrivain qui demeurera fidèle à ses origines.


Coeur indigné, Charles Denby, Plein Chant, 2017, 446 pages, 21€
Petit-fils d'esclaves, Charles Denby (1907-1983) passe son enfance sur une plantation de coton de l'Alabama avant d'aller chercher du travail dans les usines automobiles de Detroit, dans le Michigan, où il deviendra un militant syndical pugnace. Mais dans les usines du Nord, les Afro-Américains sont relégués aux postes les plus durs, les moins qualifiés et les plus mal payés. L’auteur retrace les conditions de travail dans les usines automobiles, les luttes, l’action syndicale et politique. La trajectoire de Charles Bendy relate la rupture entre la base syndicale et le bureaucratie des appareils, les discriminations raciales au sein du syndicat. « … Je considère l’histoire de ma vie comme faisant partie de la lutte mondiale pour la liberté. Mon expérience en tant que Noir originaire du Sud des Etats-Unis et en tant qu’ouvrier noir dans l’industrie automobile à Détroit m’a appris que l’histoire enregistre la lutte des opprimés pour réaliser l’émancipation humaine... ».
Les derniers chapitres sont consacrés au mouvement pour les droits civiques, à l’apparition des Black Panthers, son développement et ses contradictions.
Traduit de l'américain et présenté par Camille Estienne.


Léon Chatry, instituteur Jules Leroux, Plein Chant, 270 pages, 2024, 18€
Le roman Léon Chatry, instituteur, par Jules Leroux (né en 1880, mort pendant la guerre de 1914-18 le 16 juin 1915 à Roclincourt), est publié pour la première fois en 1913.
Il montre aux lecteurs ce qu’était dans la vie ledit Léon Chatry : un éducateur, certes mais refusant les méthodes sévères pratiquées par les Écoles normales.
Après les poèmes de sa jeunesse Jules Leroux avait écrit trois romans : Une fille de rien (1911), Léon Chatry, instituteur, en partie autobiographique.
Ajoutons que sept ans après sa mort paraissait Le Pain et le Blé. Jules Leroux s’intéressant aussi à l’art publia en 1911 À propos d’un tableau de l’église Notre-Dame, La Vie et l’œuvre de Jehan Bellegambe, peintre excellent, Jehan de Bologne en 1913.


À l'école de la vie précédé de Enfance limousine, René Bonnet, Plein Chant, 2020, 318 pages, 18€
Enfance limousine constitue une incursion dans le monde paysan du début du XXème siècle et durant la guerre de 1914-1918. Le décor est celui de Champeaux, un petit village situé près de Tarnac en Corrèze. Traditions, rituels, échos de la pauvreté en milieu rural, éducation à la Communale, le travail au rythme des saisons, les veillées en famille, telle est la réalité que nous fait découvrir l’auteur.
À l’école de la vie nous introduit dans le milieu des ouvriers en charpente de bois, dans une entreprise parisienne où commence, en 1919, l’apprentissage de René Bonnet, métier qu’il exercera jusque sa retraite.
René Bonnet est né le 9 mai 1905 à Paris, son père étant ouvrier charpentier, sa mère ouvrière en usine, décédé en 1988. Père mobilisé, il est élevé durant la guerre par ses grands-parents en Corrèze. Un camarade lui fera lire des ouvrages d'Henry Poulaille dont il deviendra un ami très proche. Il collaborera, après la guerre de 39-45 aux Cahiers du Peuple de Michel Ragon et collaborera à de nombreuses petites revues prolétariennes. Comme son ami, Jean Prugnot, il n'avait aucune ambition sociale ou littéraire, ses écrits resteront cependant, à titre de documents bruts.


Village fermé, Folke Fridell, éditions de l'Élan, 1991, 158 pages, 12€
Village fermé, écrit par Folke Fridell, auteur prolétarien suédois, aborde la liquidation du monde rural, les phénomènes de dépopulation de ces campagnes que l’actualité sociale française nomme aujourd’hui les territoires abandonnés, en fait, dirons-nous, sacrifiés. La Maison du Peuple désertée, la Coopérative vendue à l’épicerie concurrente, des métiers disparus, tel est l’univers que dépeint l’auteur dans ce livre publié par les Éditions de l’Élan en 1991.
En 1984 les Éditions Plein Chant avaient édité Une semaine de péché, œuvre écrite en 1948 par cet écrivain alors ouvrier du textile, dans laquelle il décrivait le choix de Konrad Johnson, alias numéro 403, s’accordant une semaine de congé. Ou comment pour être, il est nécessaire de s’extraire de l’usine, choix subversif qui met en cause l’ordre établi, lequel ne restera pas les bras croisés face à cette sédition.
Ces ouvrages ont été traduits par Philippe Bouquet.


Dans la petite ville, Ch-L Philippe, Éditions Plein Chant, 1997, 170 pages, 14 €.
Auteur du célèbre Bubu de Montparnasse, traversé par une conscience sociale en éveil, Charles-Louis Philippe est surtout le chroniqueur pathétique de la silencieuse province française, et en particulier de Cérilly.
Dans la petite ville Charles-Louis Philippe (1874-1909) présente des nouvelles qui ont pour décor le bourg de Cérilly, dans l’Allier, dont il est originaire. Les textes qui composent cet ouvrage ont été réunis par l’auteur en 1909 quelques mois avant sa disparition à l’âge de trente-cinq-ans.
Les vingt-huit récits relatent, ainsi que le résume Francine Masson dans la préface, « ... Les facettes gaies ou tristes de la vie de tous les jours... ». Ce livre est le dernier écrit par Charles-Louis Philippe.


Chroniques de Gasviken, Olle Schmidt, Éditions de l’Élan, 2004, 96 pages, 12 €..
Chroniques de Gasviken de Olle Schmidt est un livre qui nous conduit en compagnie de paysans, de marins qui vivent dans cette région de l’l’Ostersund, région de Suède située entre les montagnes de la frontière norvégienne et la route côtière qui remonte vers le nord.
L’auteur est né en 1947, il a suivi des études de russe, français et suédois à l’Université de Stockholm. Francophile, il a travaillé en France comme guide. En 1972, il s’installe comme agriculteur dans le Jämtland, en permanence soucieux de défendre le tissu rural menacé. Contraint, il reprendra son métier d’enseignant à Ostersund puis, déçu par la dégradation du système éducatif, il cesse d’exercer cette activité.
Traduction de Alain Bourges.


Béton armé, Jean Prugno, Plein Chant, 2018, 18€
Jean Prugnot est né le 4 août 1907 à Saint-Dizier (Haute-Marne) et décédé le 15 août 1980 à Hagueneau (Bas-Rhin). D’origine modeste, ses parents étaient employés des PTT, il suit des études et en 1929 devient ingénieur civil à la suite d’une scolarité à l’Institut industriel du Nord de Lille. Son engagement est syndical, d’esprit anarchosyndicaliste, antimilitariste. Sans discontinuité il se consacrera à la cause de la littérature prolétarienne, ceci dès 1932, année où se forge son amitié avec Henry Poulaille, proximité qui ne se démentira pas. En 1935, après deux années de chômage, il est nommé surnuméraire dans l’Administration des PTT à Paris, puis commis au Central téléphonique de Strasbourg. Militant de la Fédération postale CGT il tient pendant deux ans la chronique littéraire dans le journal PTT, hebdomadaire du syndicat nationale des agents des PTT. Il travaillera ensuite comme ingénieur d’études dans une coopérative de production. Après la guerre il adhérera à la CNT puis il rejoindra les rangs de la CGT.
Béton armé a été enfanté après de longues années de travail, de réécriture, l’auteur, suivant les conseils d’Henry Poulaille qui, ayant eu le manuscrit entre les mains, lui suggéra de remettre l’ouvrage sur le métier. Ce roman, ou autobiographie romancée, relate la vie d’un gigantesque chantier consacré à la construction de la ligne Maginot. Nous découvrons la réalité d’un secteur professionnel, les oppositions entre les exécutants et le capital. La plume de Jean Prugnot est celle d’un militant engagé, impliqué qui s’inspire de son expérience professionnelle, il a travaillé durant de janvier 1932 à juillet 1933 sur le chantier évoqué, les noms de lieux étant simplement travestis. Il sera licencié pour raisons économiques et connaîtra alors le chômage. Parution initiale en feuilleton dans Le Peuple, quotidien de la CGT, puis édité chez Grasset en 1946.
Tout au long de sa vie militante Jean Prugnot n’aura de cesse de populariser les auteurs prolétariens auprès d’un lectorat potentiel populaire, gageure s’il en était hier, comme aujourd’hui d’ailleurs. Une part de cette activité a été effectuée alors qu’il est employé aux PTT, syndiqué à la CGT et animateur d’une rubrique littéraire du journal syndical des postiers, PTT, ceci à la fin des années 30. Aussi l’initiative prise par les Editions Plein Chant de conduire à son terme un projet ancien et de publier, en 2016, un fort volume de plus de 400 pages, comprenant l’essentiel des contributions de l’auteur à cette presse syndicale, mérite d’être saluée. Ce livre est une excellente introduction pour des lecteurs curieux de découvrir la littérature ouvrière et paysanne, et certains aspects du combat syndicaliste révolutionnaires. Des portes s’ouvrent, initiatiques, pour approcher les œuvres de Jérôme-Pierre Gilland, Joseph Tortelier, Albert Thierry, Marcel Martinet, Lucien Bourgeois, Émile Guillaumin, Joseph Voisin, Constant Malva, etc... Des fenêtres aussi pour connaître les éditeurs dévoués à la cause des écrits ouvriers et paysans. Un texte essentiel dont Pierre Monatte aurait sans doute dit « à mettre sur la planche à livres ».


Des voix ouvrières, Jean Prugnot, Plein Chant, 2016, 21€


Un homme sur dix doit mourir, Per Hansson, Éditions de l’Élan. 186 pages. 1991. 19,00 €.
Per Hansson (1922-1982), norvégien, journaliste, a été durant la seconde guerre mondiale membre de l’armée clandestine engagée contre le nazisme. Dans « Un Homme sur dix doit mourir » il met en scène le quotidien des équipages des navires marchands durant la guerre de 1939-1945. 25000 marins norvégiens travaillaient dans la marine marchande, 800 navires furent détruits. Une approche du rôle des navires-citernes norvégiens et des conditions de vie à bord, situation qui laissera aux survivants de nombreux traumatismes, tandis que l’Etat norvégien , n’accorde la statut d’invalides de guerre qu’à une petite minorité. Pour cette cause Per Hansson se mobilisera quand la paix sera revenue.


Offshore, Aino Trosell, Éditions de l’Élan. 144 pages. 1998. 11,00 €.
Aino Trosell est née le 22 mai 1949 et a écrit des romans sociaux, policiers ou à caractère historique. Pour ses romans ou nouvelles elle prend comme cadre les chantiers navals où elle a travaillé comme ouvrière, le travail social où les territoires en voie de dépeuplement. Son premier roman en 1978, Socialsvängen, est une défense du milieu rural. En 2000, elle est lauréate du meilleur roman policier publié en France sous le titre Si le cœur bat encore. En 1988 dans le livre L’écrivain & la société, textes traduits du suédois, publié aux Éditions Plein Chant, Philippe Bouquet présente les livres d’Aino Trosell, « ...c’est le point de vue de la femme dans le monde du travail que nous entendons... ».


Stig Dagerman ou l'innocence préservée, Georges Ueberschlag, Éditions de l’Élan. 144 pages. 1998. 11,00 €.
Stig Dagerman est un écrivain prolétarien suédois engagé dans l’organisation anarcho-syndicaliste SAC (Sveriges Arbetaren Centralorganisation), journaliste au sein de la rédaction d’Arbetaren, revue du syndicat. Cet engagement n’est pas une voie que l’écrivain assumerait parallèlement à son travail littéraire, il y a corrélation entre l’acte militant et l’activité d’écriture. La biographie de Georges Ueberschlag publiée en 1996 aux Éditions de l’Élan permet une approche de l’homme, de l’écrivain, de ses doutes jusqu’au jour de son suicide le 4 novembre 1954 à l’âge de 31 ans. Une lecture que l’on peut prolonger en lisant « Stig Dagerman, la littérature et la conscience », dossier paru en 2007 chez Agone, numéro 6 de Marginales ».


A propos d'une vieille dame facétieuse nommé Astrid Lindgren, Thierry Maricourt, Éditions de l’Élan. 80 pages.2014. 16 €.
« Astrid Lindgren » (1907-2002) est l’auteure de Fifi Brindacier et de nombreux ouvrages consacrés à la littérature enfantine. Thierry Maricourt nous la présente ici en donnant la parole à ses personnages, à Fifi Brindacier qui est sans doute sa création emblématique, mais également nous trouvons Tommy, Annika, Emil, Ronya. Une belle balade dans l’univers des livres pour enfants, où nous découvrons que les premières publications en France avaient escamoté les aspects rebelles, voire libertaires dont étaient porteurs les enfants. Le travail littéraire d’Astrid Lindgren est au centre de cette approche sans occulter son activité éditorial.


Revue Plein Chant N° 85, 2016, 160 pages, 15 €
Lucien Bourgeois est né le 18 août 1882 à Paris dans une famille ouvrière, le père « employé au gaz », la mère couturière. Il est mort le 3 août 1947. Enfant il a vécu à Crépy-en-Valois, Creil puis Paris à la mort de son père. Après avoir exercé divers « petits » métiers, connu le chômage, il deviendra photograveur. En 1935 il travaille à la Caisse Interdépartementale des Assurances Sociales.
Le numéro 85 de la revue Plein Chant fournit un éclairage pluriel qui permet de situer l’itinéraire de l’auteur de L’Ascension. Un parcours difficile pour cet écrivain dont l’ordinaire d’ouvrier, confronté aux difficultés pour assurer la vie matérielle, entravera sans doute ses possibilités créatrices. Outre des repères chronologiques dus à Dominique Collet, des témoignages de René Bonnet, Robert Garric, Poulaille, Ragon, Jean Siquier ou Paul Fouché. Contient un roman « Midi à XIV heures, des textes rares.


La femme d'un seul homme, Vilhelm Moberg, Éditions de l’Élan.2012.202 pages. 19 €.
La femme d’un seul homme a paru en Suède en 1933, la traduction publiée par les Éditions de l’Élan en 2012 a été réalisée par Marguerite Gay. L’histoire est une histoire d’amour, c’est également une étude de mœurs, l’action se déroulant dans la région du Smaland, territoire rural du sud de la Suède. Pävel Gertsson et Märit son épouse demeurent depuis peu à Hägerback, bourg où se rend chaque été le vieil Herman, ce paysan déclassé, hier fortuné, désormais indigent, logé l’hiver à l’asile de Lidahult. Ce vieillard qui, vingt ans plus tôt, ne s’est pas pendu à la branche de ce bouleau courbé qui lui tendait les bras.
Vilhem Moberg (20 août 1898– 8 août 1973) a d’abord été journaliste puis écrivain, auteur de nombreux romans comme de pièces de théâtre. Il est l’un des représentants du roman prolétarien suédois. Son ouvrage La Saga des émigrants qui relate l’émigration de paysans suédois au milieu du XIXème siècle, partis à la recherche d’une vie meilleure dans le Nouveau monde, aux États-Unis, dans l’État du Minnesota, a connu une grande notoriété en Suède, faisant même l’objet d’une adaptation cinématographique.


Les métiers qui tuent, Léon et Maurice Bonneff, Éditions Plein Chant. 2019, 268 pages, 18 €.
Les métiers qui tuent regroupe les enquêtes exemplaires conduites en 1905 par les deux frères Bonneff. Il s’agit d’un réquisitoire, un J’ACCUSE SOCIAL historique contre les méfaits assumés du capitalisme. Au centre des études : les menaces sanitaires qui pèsent sur la classe ouvrière, les maladies professionnelles contractées dans l’indifférence la plus totale. La liste des dangers détectés est impressionnante : la nocivité du plomb, l’empoisonnement par le mercure, l’arsenic, les carbures d’hydrogène (paraffine, goudron, benzine), la tuberculose, l’amiante, les intoxications pulmonaires dues aux poussières, les maladies contractées par les égoutiers, rien n’échappe aux regards vigilants de Léon et Maurice Bonneff. Des lanceurs d’alerte avant l’heure dont les appels et dénonciations sont fréquemment repris à la Une des journaux comme l’Humanité, ou font l’objet d’articles dans de multiples revues. Cette approche est une condamnation sans appel du patronat et de l’État qui ont laissé faire. ILS SAVAIENT mais il a fallu un siècle pour que l’exposition à l’amiante soit reconnue comme mettant les travailleurs en danger de mort. Les ravages causés par le plomb, dénoncés déjà, faisaient encore des victimes dans les années 1970 comme l’a montré la lutte exemplaire, autogérée des travailleurs immigrés du groupe Penarroya (Usines de Saint-Denis, puis celle de Lyon-Gerland).


L'ascension, Lucien Bourgeois, Éditions Plein Chant. 2016, 144 pages, 12 €.
L’ascension de Lucien Bourgeois est initialement paru en 1922 en feuilleton dans l’Humanité, puis en 1925 aux Editions Rieder. Il s’agit d’un livre emblématique de la littérature prolétarienne. Cette narration est issue des entrailles de la misère, une écriture jaillie d’en bas qui révèle les capacités créatrices d’un ouvrier socialement programmé pour demeurer silencieux et soumis. Pourtant Lucien Bourgeois, à force d’abnégation, est parvenu à s’extraire moralement de sa condition initiale, sans se renier du point de vue de l’éthique, s’élever sans s’abaisser à rougir de son origine en s’affublant des oripeaux du parvenu. Lire ce livre est une étape obligée sur le chemin de la littérature prolétarienne.


Numéro 64/65 de Plein Chant « Michel Ragon parmi les siens », 1990, 152 pages, 14 €.
Pour les personnes qui désirent mieux connaître Michel Ragon, décédé le 14 février 2020, et auquel nous avons rendu un hommage dans le numéro 1 de la revue Fragments, nous diffusons la revue Plein Chant 64/65 intitulé Michel Ragon parmi les siens. Ce dossier rassemblé et présenté par Guy Bordes permet de mieux approcher et l’œuvre et l’homme. Des contributions nombreuses qui fournissent des clés multiples pour pénétrer l’univers de cet autodidacte, éminent défenseur de la littérature prolétarienne. Au sommaire des apports de Jean l’Anselme, Pierre-Valentin Berthier, Gaston Chaissac, Michel Crépeau, Robert Poulaille, Renaud, Jérôme Radwan, Pierre Soulages, Marius Noguès, Alexandre Skirda, Bernard Clavel, Claude Massé, Thierry Maricourt, Massin, James Guitet, Robert Giraud, Francis Esménard, Jean Duvignaud.


Pièces d’ateliers. De l’exclusion au théâtre. Editions Licorne, 2015, 160 pages, 15 €.
Les textes (Saynètes, sketches) regroupés dans ce volume sont issus d’ateliers d’écriture ou d’expression, conduits à Amiens, Airanes, Grandvilliers, Outreau, qui ont eu lieu dans des centres sociaux ayant comme finalité de favoriser l’insertion ou le retour à l’emploi. Les pièces proposées ici à l’état brut ont comme vocation d’être partagées, reprises. Nous sommes au cœur de l’expression prolétarienne, quand des personnes dont ce n’est pas le statut officiel s’approprient le droit d’écrire et de dire. Des paroles de précaires, d’exclus, souvent des femmes seules, que Thierry Maricourt retranscrit, poésie comprise, vecteur complice.


Mémoires d’un nouveau-né Thierry Maricourt, Editions Chant d’orties. 2008, 72 pages, 10 €.
Thierry Maricourt nous invite à un savoureux voyage dans le cerveau d’un bébé qui possède la faculté de comprendre et de percevoir tous les évènements qui se déroulent autour de lui. Sa curiosité est naturellement tournée vers les faits et gestes, les propos de ses parents et de leurs proches, et les leçons qu’il tire de ces écoutes clandestines sont impitoyables. Cette observation attentive débute avant l’accouchement puis se poursuit après la naissance. A l’origine de ce phénomène surnaturel rien que de très banal, une explosion discrète dans une petite centrale nucléaire nichée dans la campagne environnante.


Voyage dans les lettres suédoises, Thierry Maricourt, Editions L’Elan, 2007, 18 €.
Si en France la rencontre entre l’écriture ouvrière et un vaste lectorat populaire ne s’est jamais réellement concrétisée, ce n’est pas le cas en Suède. Thierry Maricourt souligne ici que dans ce pays « … la littérature prolétarienne n’a pas été boudée par les lecteurs auxquels elle s’adressait... ». Une occasion pour appréhender les raisons de l’exception suédoise. Certes cette invitation au voyage en terre scandinave ne se limite nullement à la littérature ouvrière et nous pouvons découvrir des auteurs pour la jeunesse, d’autres ayant commis des ouvrages policiers, certains connus en France d’autres moins.


Les couleurs troubles de l'enfance, Raphaël Romnée, Éditions Plein Chant, 2021, 158 pages, 15 €.
Un premier livre autobiographique non romancé. C’est une suite de récits couvrant quantité d’épreuves étrangères au monde intime de l’enfant que fut Raphaël Romnée. Ainsi assailli, ballotté, celui-ci parvient cependant à combattre l’adversité par des techniques de résistance aux adultes qu’il improvise naturellement pour contrebalancer en lui le côté sombre des événements. La lecture et l’appétit d’instruction en seront les principaux moteurs. Au fil des pages c’est aussi le tableau coloré d’un milieu populaire que l’auteur fait renaître. Il a pour cela une mémoire formée à force d’attention, étonnamment vive et intacte. Les jeux, les marques commerciales, les émissions de radio, les compétitions sportives, les débuts de la télévision, les bistrots comme ils étaient, tout cela rappellera le monde disparu des années 1950-1970. Rédigé clairement, sans misérabilisme ni exagération, ce livre est d’une lecture claire et enrichissante.


Un mineur vous parle, Constant Malva, Éditions Plein Chant, 1985, 139 pages, 8 €.
Constant Malva, né en 1903, mort en 1969 de silicose, est descendu dans les mines du Borinage à l’âge de 16 ans, il y a travaillé jusqu’en 1940. Il nous livre ici des récits qui relatent les conditions de travail à 1150 mètres sous terre, la misère qu’il connaît après avoir quitté la fosse. Cet ouvrage recueille des textes autobiographiques, de courts récits de la mine, une Complainte des Carbeniers et de belles pages sur « Le Borinage qui meurt ». Les pages autobiographiques retracent la carrière de mineur de Malva et la genèse de sa vocation d'écrivain. Pages essentielles qui nous montrent le cheminement solitaire vers l'expression littéraire d'un homme qui ne fut jamais un amateur dans ce domaine : plus qu'un simple témoin de la mine, plus qu'un écrivain prolétarien, Constant Malva est avant tout un écrivain témoin de son temps.


Littérature prolétarienne en Wallonie, Éditions Plein Chant, 1985, 158 pages, 9 €.
La première partie de ce livre présente l'histoire d'un mouvement littéraire dans la Wallonie des années 1920, une histoire à vocation pédagogique retraçant le portrait des écrivains qui, en Belgique, incarnèrent le courant de la littérature prolétarienne. Elle est due à Jacques Cordier (et à Vital Broutout pour l'évocation du Musée du Soir qui devait clore cette histoire dans les années 60). La seconde partie recueille les récits de deux travailleurs du fond de la mine: Hector Clara met en scène le sort des chevaux autrefois sacrifiés à la production charbonnière ; Charles Nisolle, dont c'est ici sans doute toute l'œuvre, se révèle un écrivain incisif et violent, proche parfois du meilleur Malva. Nous demeurons ici en terre wallonne avec une première partie. Cet ouvrage évoque aussi les dérives de certains auteurs durant la période de l’Occupation.


Les enfants de Caïn, Louis Roubaud, Éditions Plein Chant, 2024, 220 pages, 18€
Les enfants de Caïn, ce sont ceux de parents démissionnaires ou des orphelins qui tombent dans le vagabondage, les petits vols, et que la justice classe dans la rubrique "enfance coupable" et envoie dans des colonies pénitentiaires un peu partout en France où une soixantaine de ces institutions ont perduré des années 1840 aux années 1940. Nous parlons ici d'un passé qui s'éloigne où l'enfance pauvre était traitée comme de la "mauvaise graine", à redresser pour la protection de la société. Dans la majorité de ces établissements, les enfants étaient considérés comme des criminels - tenue vestimentaire de bagnard, humiliations permanentes, punitions pour des riens, privation de nourriture, séjours injustifiables en cellules d'isolement, coups et blessures, parfois plus ; très peu d'enseignement, l'exploitation de leur force physique à des travaux agricoles au profit de leurs bourreaux ou l'apprentissage de métiers mécaniques avec la même destination. Louis Roubaud fut l'un des journalistes qui s'élevèrent à partir des années 1920 contre cet état de fait intolérable en lançant dans la presse une campagne où il dénonça sans détours le scandale des bagnes d'enfants. Il en sortit ce livre oublié qui a contribué à faire avancer les pratiques éducatives en les dirigeant vers ce qu'il fallait qu'elles deviennent : humanistes et au service de l'enfance.


Revue Plein Chant Numéro 71/72, Marcelle Delpastre, 2009, 272 pages, 18 €.
Née le 2 septembre 1925 à Germont de Chamberet, en Limousin Marcelle Delpastre est décédée le 6 février 1998.
Paysanne, travaillant la terre, élevant des vaches, elle laisse une œuvre imposante comprenant des poésies, de la prose. Elle a écrit tant en langue occitane que française. Des nouvelles, des libres chroniques, elle laisse sept volumes de mémoires, des chansons, des dessins et peintures. « ... Cultive principalement la ferme familiale et la poésie, accessoirement le dessin, la broderie, le chant traditionnel, l’ethnographie et la littérature française autant qu’occitane... ».
Dans cette deuxième édition actualisée, outre des poèmes de Marcelle Delpastre, des textes en prose, des chroniques et des témoignages.


Marius Gardebois dit le Savoureux, Albert Londres, Éditions Chant d'orties, 64 pages, 7€
En 1928, le journal L’illustration publie un texte d’Albert Londres, intitulé Figures de nomades. Dans cette nouvelle, Londres, alors journaliste célèbre, raconte l’histoire de Marius Gardebois dit le Savoureux, bagnard et romanichel.
Pour le journaliste, Marius n’est pas un inconnu, encore moins un personnage de fiction. Il a déjà parlé de lui, cinq ans auparavant, dans les deux derniers articles de la série de reportages sur le bagne publiés par le journal Le Petit Parisien. Tous les deux s'étaient rencontrés au bagne de Saint-Laurent du Maroni en Guyane.
Chant d’orties réunit pour la première fois les trois textes qui, ensemble, donnent une image bien éloignée des clichés sur les Tziganes – romantisme d’un côté, misérabilisme de l’autre – sur fond de dénonciation du bagne.